La course aux J.O….

Grosse effervescence ce mardi 8 juin 2021 au dojo du C.R.E.P.S. de Strasbourg, qui accueillait une fois de plus une délégation de sportifs de très haut niveau, en vue cette fois des jeux paralympiques. En effet, quatre athlètes dont trois sélectionnés pour l’échéance de fin août étaient présents sur le tatami dans le cadre d’un stage de préparation du 7 au 10 juin 2021. Ambiance…

La délégation Paralympique en stage à Strasbourg…

Le C.R.E.P.S d’Alsace, terre d’accueil de délégations nationales ou étrangères, n’est en soi pas une surprise. Rien d’étonnant donc de voir des athlètes paralympiques, fiers représentants de notre nation, évoluer au milieu du gratin régional pour des entrainements et des confrontations rugueuses, ayant pour objectif de se perfectionner et de s’améliorer, encore et encore, au contact de la talentueuse génération de judokas présente. Loïs LEGER (-73 kg), tout jeune junior, Nathan PETIT (-81 kg), champion de France et médaillé de bronze aux championnats du Monde (2018), Hélios LATCHOUMANAYA (-90 kg), vice-champion d’Europe (2017 et 2019) et tout récent médaillé de bronze au tournoi de Baku en mai dernier, Sandrine MARTINET (-48 kg), championne d’Europe et du Monde, médaillée d’argent aux J.O. paralympiques de 2004 (Athènes) et médaillée d’or en 2016 (Rio), ainsi que des membres du staff médical et technique, profitent pleinement des infrastructures Strasbourgeoises pour peaufiner leur préparation. En ligne de mire, les J.O. évidemment, mais également le prochain tournoi de Walsall (Angleterre) des 18 et 19 juin. Au programme, de grosses séances sous la chaleur, rythmées au dur labeur et à la sueur…

Le chemin est encore long, semble indiquer Cyril PAGES. Mais la voie est déjà toute tracée…

« Ici, on sait qu’on trouve du contenu qui nous intéresse », livre Cyril PAGES, l’un des entraineurs du groupe ParaJudo. « Nous disposons d’oppositions intéressantes pour nos athlètes, et matière à les faire évoluer efficacement. Sur nos trois sélectionnés aux J.O. (Nathan, Hélios et Sandrine), l’ajustement se fait au cas par cas. Nathan est actuellement blessé, il est incertain pour le tournoi d’Angleterre. On va le tester dans les prochains jours, on va voir ce que ça donne. Hélios a montré de bien belles choses au récent tournoi de Baku (bronze), c’est prometteur. Quant à Sandrine, qui prend de l’âge, la vigilance s’impose. Elle fait la même préparation qu’Hélios, tout jeune et tout fringant et, malgré le fait qu’elle a de belles années derrière elle, elle avance, tranquillement et sereinement. Chacun a son potentiel et aura une belle carte à jouer fin août… ».

Même blessé, Nathan PETIT reste ambitieux pour ses tous premiers J.O. !

Du côté des athlètes, et malgré l’approche progressive de l’échéance olympique, la volonté, l’application et la sérénité prédominent. « On est sur une phase ascendante », estime Nathan PETIT, aux mains de la kiné après une blessure. « Par rapport au stage de février, durant lequel nous étions sur une grosse quantité et un gros volume d’entrainement, nous sommes désormais dirigés sur du travail spécifique, orienté sur la qualité. Faire moins, mais mieux. La motivation est là, et nous avons tous à cœur de nous donner à fond ». « Il reste bien sûr quelques pistes à approfondir », reconnait Hélios LATCHOUMANAYA, lui aussi confiant pour la suite. « Pour Nathan et moi, ce sera nos premiers Jeux Paralympiques. Nous manquons tous deux de repères dans cette compétition, mais nous pourrons compter sur notre jeunesse et notre fraicheur. Pour ma part, ma récente médaille de bronze à Baku m’a fait du bien, même si je visais mieux, et j’ai fait le plein de confiance. C’est vrai qu’à l’approche des jeux, l’exaltation est grande, on a envie d’y être et de combattre. Il faut contenir ça. Maintenant, j’essaye de ne pas me mettre trop la pression et de vivre pleinement au jour le jour ».

Hélios LATCHOUMANAYA (en bleu) est déterminé. Lui vise l’or !

En bordure du tapis, loin des feux des projecteurs, deux petits gabarits évoluent avec détermination, bien décidés à remporter leur courte bataille du kumi-kata. Attaques répétées sur la droite, sur la gauche, Sandrine MARTINET essaye de rattraper le temps perdu. Entre blessures et Covid, la championne Olympique en titre revient progressivement en forme pour ses derniers J.O. « Il faut potentialiser la période, et rester focus sur cette dynamique de haut niveau », explique-t-elle tout sourire. « Je ne veux pas rester perturbée par la complexité de cette année particulière. Il est bon de gérer chaque chose tranquillement, posément. Entre ma candidature comme porte drapeau, l’éloignement de ma famille, l’intensité des entrainements, etc…, il faut savoir se mettre dans les meilleures conditions possibles, se détacher des évènements et rester mobilisée. Je ne veux pas me stresser, je veux aller aux J.O. en ayant fait le taff. Ce sont mes derniers jeux, je veux y prendre du plaisir et profiter pleinement de ces derniers moments de ma carrière ».

Sandrine MARTINET reste concentrée sur son sujet. Elle souhaite juste finir sa carrière en beauté…

Elle par contre, contrairement à Nathan et Hélios, pourra compter sur son expérience, particulièrement riche. « Mes forces, l’expérience – je l’ai, il faut que je m’en serve, la volonté – celle d’aller le plus loin possible, et la confiance en soi – croire en soi est hyper important, notre premier adversaire c’est nous-mêmes ! Ces derniers jeux, je souhaite les réussir et faire une belle sortie ! ». Et de compléter, « ma principale motivation, à travers une médaille, c’est de donner du sens à tout ce que j’ai fait, à tout ce que j’ai sacrifié durant toutes ces années. Une façon aussi de remercier toutes les personnes qui m’entourent dans ce formidable projet sportif et qui, par leur implication et leur dévouement, m’ont permis d’aller chercher un résultat. Je ne vis pas cela comme une pression, mais comme une force. Depuis le début de ma carrière, c’est ce que l’expérience m’a appris à transformer pour non pas avoir peur de décevoir, mais avoir la force de gagner !!! ».

Sandrine, Nathan et Hélios, qui rêvent tous d’un titre, peuvent légitimement croire en leurs ambitions. Même si ce ne sera pas simple. « Aux J.O., on est sur un format avec peu de participants, 10 ou 12 dans chaque catégorie », précise Cyril PAGES. « D’entrée, ce sont des combats de référence, il n’y aura pas de montée en puissance et il faudra de suite rentrer dans le vif du sujet ». Pas le droit à l’erreur donc pour nos judokas.

Les plus jeunes, Nathan et Hélios, iront quoi qu’il en soit chercher à Tokyo une formidable expérience en perspective de Paris 2024. Quant à Sandrine, on lui souhaite de tout cœur de finir sa magnifique carrière en beauté.

En tout cas, un beau feu d’artifice serait bienvenu. Bonne chance à l’ensemble de la délégation paralympique (et olympique par la même occasion) pour cet été !

Ci-contre le lien Facebook vers les quelques clichés de l’entrainement du mardi 8 juin 2021 : https://www.facebook.com/media/set?vanity=liguegrandestjudo&set=a.3910819545684656